Tout d'abord, il faut savoir ce que l'on entend dans le terme"production", car qui parle de production parle de "propriété de l'œuvre" et de répartitions des droits par un contrat d'édition. Il faut aussi savoir que le marché de la musique est en crise, et le showbiz est devant de grandes incertitudes. Celà signifie qu’il n’y a plus de prise de risque. Résultat : beaucoup d’artistes en sont venus à s'autoproduire. Etre son propre éditeur, assurer sa promotion et sa distribution est désormais devenu presque banal.

Question à la fois simple, mais très nébuleuse en même temps....

La production n'est rien d'autre que la réalisation du produit, c'est à dire du support lui-même, ainsi que de sa reproduction mécanique en X exemplaires. Pour prendre un exemple simple d’un CD de 74mn de musique, si l’on compte 8 à 10 jours de studio, les prestations de mix et de mastering et la réalisation de la maquette par un graphiste, on peut trouver son bonheur pour un budget de 3000€. Finalement, une somme très modeste pour un produit de qualité professionnelle. En ce qui concerne un tirage minimum de 500 CD, il faut prévoir de 0.8 à 1.30 le CD plastique pour le pressage. Soit le tout pour moins de 4 000 €. Mais il n’est pas rare de trouver des produits quasi parfaits réalisés par des échanges de services avec des mini-budgets proche du gratuit ! Bien sur les frais de « pressage » et « Mastering » restent incompressibles.

De grandes chances de rester à vie… dans les catalogues de ses éditeurs

La signature d'un contrat de production ne fait plus rêver les musiciens. Etre labellisé ne garantit absolument pas la réussite d'un Artiste, sauf exception. Le Show-business est une machine complexe où s'articulent spectacles, publicités télé, affichages, etc. Ces budgets sont très ponctuels et ne sont investis que pour une faible partie des contrats signés. Signer avec un label connu ne signifie donc pas que vous serez dans les bouts de gondoles à la FNAC, que vous aurez votre campagne radio/télé etc. La production se résume souvent par le seul envoi des CD promotion aux médias Radio et la mise en vente sur les plateformes numériques, là encore, sans aucune certitude du résultat sur les diffusions et les ventes. En clair, la signature d’un tel contrat va tout d’abord enrichir le catalogue d'une Maison de disque qui pourra, le cas échéant toucher des droits sur votre futur succès. En d’autres termes, ces Labels "prestigieux" ne vous emmèneront pas toujours au sommet si vous n’avez rien fait pour celà. En définitive c'est vous qui devrez faire tout le travail, jouer de votre charisme et de votre relationnel pour sortir de la masse.

La production par internet : Faire très attention

Cette idée à la mode qui vous propose de partager votre production avec les internautes est à la base une très bonne initiative, mais seulement si on la réalise pour son propre compte avec son propre site. Ce qui est assez compliqué mais celà vaut la peine dès lors que l’on a atteint une certaine notoriété et un public acquis.

Dans le cas contraire, si vous pensez "c'est ma derniere chance" vous serez probablement tenté par l'un des trop nombreux sites tels que mymajor, Akamusic; rervenonsalamusique, ...etc. Il s'avère après 5 ans d'existence que cette solution n'a pas obtenu le potentiel attendu. En effet, Une fois inscrit, il faut espérer faire partie des "élus" car le site qui recueille ces mises des « producteurs » fixe la barre très haut, et c'est la où est le "hic" car si malgrès tout vous atteignez la somme suffisante pour la « production »  vous n'aurez aucun droit de regard sur les sommes investies.  Hè oui ! cela laisse la part belle aux propriétaires de l’organisation qui peuvent se contenter d'investir le strict minimum sur votre compte (voir plus haut les couts réels de production). Sans oublier que vous devrez quand même abandonner 50% de vos droits d’éditions. Coté internautes, ils seront les vaches à lait très rapidement déçus de la faible rentabilité de leur mise. Dernier point : Il ne faut pas oublier qu’un site communautaire participatif n’est pas un Label.

Le nouveau monde de la musique récompense l’esprit d’entreprise

Bien sur, des propositions exceptionnelles peuvent changer une vie, mais elles sont très rares et ne laissent aucun doute sur les moyens qui seront investis sur vous. Mais l'artiste professionnel a bien compris que les labels et producteurs ne font souvent qu’un et la plupart des offres de producteurs sont des miroirs aux alouettes. Prendre son destin en main, réaliser ses ventes en direct sur ses spectacles, passer des contrats avec les distributeurs (fnac, virgin) est tout à fait possible en montant son propre projet comme n’importe quelle entreprise.

Les groupes qui partent à l’aventure font légion. Le monde de la musique se transforme, la toile se tisse inexorablement, et les stéréotypes du show-business sont en train de changer. Bientôt les sociétés de productions ne seront que l’extension de Labels indépendants créés par les musiciens eux mêmes.

On en connait déjà quelques uns, et de très grands…

LA REDACTION

Ondomaniac.com